Majoric


Lettres à l’Enfant Intérieur et Contes de Fée  # 2


CF-RES–2, le 13 février 2004, Titre : Petit Dragon et la masturbation.

Début des lettres 

1- Lettre de l’adulte Majoric au petit Majoric à l’âge de bambin 

Bonjour petit Majoric, je suis tellement content de t’écrire. Je t’aime beaucoup. Parfois je suis inquiet que tu prennes trop de place. D’autres fois je ne sais plus quoi te dire ou faire pour te rassurer. Heureusement que je peux nous confier tous les deux à notre Dieu.

Me pardonne-tu que je ne sois pas toujours un bon papa pour toi?

Bonne St-Valentin! C’est toi mon Valentin!

Je t’aime petit Majoric! XX

Réponse du petit Majoric bambin à la lettre de l’adulte Majoric 

Bonjour papa Majoric. Je trouve que depuis plusieurs mois tu as beaucoup et même très bien pris soin de moi. Je me sens très rassuré lorsque tu nous confies à Dieu. J’aime quand tu m’invites à respirer dans le moment présent.

Papa, parce que tu me le demandes, je te pardonne, mais il n’y a rien à te pardonner.

Je t’aime papa et je suis heureux d’être ton Valentin, même si j’ai peur que ça soit incestueux de prendre soin de moi dans ça.

Je t’aime !

Petit Majoric x x x

2- Lettre de l’adulte Majoric au petit Majoric d’âge scolaire 

Bonjour beau Majoric à l’école. Je t’aime! Je suis si fier de toi! Regarde en moi ce que tu seras plus tard; aimes-tu ce que tu vois?

Tu as l’air intelligent, tu as des yeux vifs et un très beau visage! J’aime ta vivacité!

Je t’aime beau Majoric d’âge scolaire!

Réponse du petit Majoric d’âge scolaire à la lettre de l’adulte Majoric 

Bonjour Majoric adulte. Tu m’inspires un sentiment de confiance. J’aime beaucoup ce que je vois en toi. Tu as tellement l’air bien et serein que je n’ai pas envie de grandir, car je vois que j’aurai à être un adulte aimable et aimé; mais pour moi présentement, je suis incapable de recevoir cet amour venant des autres. Je remercie la Vie de nous donner tout ce que nous sommes toi et moi.

Merci papa d’être là!

Je t’aime! X X… Et je ressens ton amour pour moi!

Petit Majoric X

P.S. : L’adulte : Veux-tu qu’on aille sur la table d’animation pour se choisir des étoiles et qu’on les colle sur nos deux lettres ?

Enfant intérieur : Ouiii! Car lorsque j’étais jeune écolier au primaire, je n’étais jamais assez bon pour y avoir droit!

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CONTE DE FÉE    RES # 2, le 13 février 2004, par Majoric D. 

Résumé du conte de fée # 2 : Un dénommé Petit Dragon avait été instruit par ses parents que la masturbation en solitaire et la vie sexuelle avant le mariage étaient proscrites par le Dieu de leur religion. Il s’en suivit que les trois années de fréquentation avec sa future épouse étaient teintées par des crises de pulsions sexuelles non assouvissables : la religion de leurs parents gagnait à tout coup. Pour diverses raisons, la sexualité conjugale et personnelle ne fut guère plus florissante, jusqu’au jour où Petit Dragon rencontra une certaine Fraternité anonyme. Il en vint à se donner la permission de changer d’idée par rapport à la masturbation, mais non sans de nombreuses conséquences pour lui-même. 

Il était une fois un beau Petit Dragon très mignon et très gentil. Petit Dragon ne pouvait pas cracher de feu car il ne voulait faire de mal à quiconque. Il avait été élevé dans une famille très religieuse, si bien qu’il avait « adopté » l’idée de son papa et de sa maman que la sexualité était laide — comme de faire l’amour avec une fille avant le mariage et pratiquer la masturbation en solitaire. En cela il y croyait beaucoup, surtout que son Dieu, celui qu’on lui avait enseigné, avait toujours son regard fixé sur lui. Ces deux vilains comportements produiraient une rupture d’avec son Dieu.

Une fois devenu grand, Petit Dragon avait à maintes reprises allumé son feu de colère intérieur envers ses frères et ses sœurs, et envers son père et sa mère, résultant de plusieurs blessures intérieures subies dans l’enfance. Petit Dragon n’était pas conscient qu’il crachait un feu très blessant pour les autres. En fait, il ignorait que c’étaient ses propres blessures qu’il crachait sur les autres; il en était très malheureux.

Lors de sa période d’adolescence, Petit Dragon avait, comme la majorité des dragons adolescents, de fortes pulsions sexuelles; toutefois les voix de sa maman et de son papa Dragon étaient si intenses que la pratique de la masturbation était hors de question pour lui. Pour une courte période, et du fait qu’on ne l’avait jamais renseigné à propos de certaines choses, il jeta son dévolu vers d’autres actes qu’on qualifiera un peu plus tard de réprimables. Mais jusque-là, tout était normal pour Petit Dragon, il ne se sentait pas du tout mal à l’aise. Le vrai malaise s’installa en lui deux ans plus tard, lors d’une confession, alors qu’un prêtre Dragon lui dit qu’il aurait pu être emprisonné pour ces actions soient disant réprimables. Petit Dragon de se dire alors : « Si un prêtre me dit que je pourrais être emprisonné pour certains de mes actes, je dois sûrement être très vilain ». Depuis lors, Petit Dragon se sentit très honteux face à ces agissements passés. Il s’en suivit que pendant plus de trente ans, il enfouit cette histoire des plus « sales » et des plus honteuses au plus profond de lui-même.

Par ailleurs, Petit Dragon était habité par plusieurs autres voix de Dragons : « Travaille davantage, sois bon pour les autres afin qu’ils t’aiment, tu n’es pas une bonne personne, tu n’es qu’un « Ti-cul » — n’avoir aucune valeur personnelle ».

Un jour Petit Dragon rencontra une très jolie Dragonne; elle avait un regard vif et intelligent, et surtout, un visage très attrayant. Tous deux tombèrent en amour et commencèrent à se fréquenter. Petit Dragon ne pouvait croire que cette Dragonne pouvait l’aimer, lui qui était « rempli » de défauts. La période de leur fréquentation avant le mariage dura trois longues années; il va de soi qu’il n’y avait aucune relation sexuelle. Combien de fois Petit Dragon cracha sa flamme brûlante et blessante contre la jolie Dragonne qui l’aimait; tous deux en étaient à chaque fois très attristés. Petit Dragon ne savait pas que c’était sa propre sexualité refoulée qui le faisait agir ainsi.

Des idées très négatives à propos de lui-même continuaient de s’ancrer profondément dans la tête de Petit Dragon. En l’absence de sexualité et de masturbation, il avait des pulsions sexuelles extrêmement fortes qui l’amenaient à avoir toutes sortes de pensées très malsaines et très désagréables envers sa personne, ce qui le conduisait parfois au désespoir.

Le mariage de Petit Dragon avec Petite Dragonne ne changea pas beaucoup de chose à la sexualité, car Petit Dragon était encore aux études collégiales à ce moment-là. Donc pas question pour Petite Dragonne d’avoir un enfant dans ces conditions de précarité financières, qui plus est, elle n’était pas très portée sur la chose; elle était alors assez restreinte dans ses ébats sexuels : le strict minimum était de mise, selon la perception de Petit Dragon.

Deux enfants Dragons furent conçus dans la souffrance et les pleurs de Petite Dragonne car son « appareil sexuel » n’était pas tout le temps très fonctionnel, et Petit Dragon, un coup surexcité, essayait de combler tant bien que mal ses propres besoins. Il lui arrivait assez souvent de cracher son feu de colère, blessant ainsi psychologiquement et spirituellement Petite Dragonne.

Petit Dragon se mit à entendre la petite voix intérieure d’un nouveau Dragon : « Tu es trop exigent en sexualité, tu en demandes trop ». Alors suivant sa discipline personnelle très rigide, il mit presque fin aux relations sexuelles conjugales, et Dragonne ne semblait pas s’en trouver plus mal.

Mais la voix intérieure de son mauvais Dragon était toujours présente et pesait lourd : « Pas de masturbation, car cela est très laid », et Petit Dragon continuait d’honorer ses croyances de toujours.

Et puis, après avoir craché sa flamme colérique sur son entourage et sur ses enfants, mais surtout sur son épouse Petite Dragonne, Petit Dragon était des plus souffrants, il n’en pouvait plus de porter ce fardeau de la vie. Après beaucoup de recherche, il finit par dénicher et rejoindre un groupe de support : la Fraternité des Enfants Adultes issus de familles Dysfonctionnelles ou Alcooliques (EADA). C’est là qu’il put, pour la première fois de sa vie, partager avec d’autres personnes les « voix » des mauvais Dragons qui résonnaient en lui. Petit Dragon découvrit que ces voix étaient celles de la honte, de la culpabilité et de la violence qu’il avait infligées à ses enfants dragons et sa douce femelle. C’est dans cette Fraternité anonyme qu’il put enfin parler de sa très douloureuse sexualité.

C’est lors d’une certaine réunion de cette Fraternité qu’il put échanger verbalement pour la deuxième fois à propos de sa vie et de sa sexualité conjugale. C’est après ces échanges verbaux que Petit Dragon se donna enfin la permission de changer d’idée à propos de la masturbation. Enfin qu’elle soulagement et quelle découverte, du moins pour un certain temps.

La mauvaise voix du Dragon concernant le péché n’est plus revenue, mais celles de la honte et de la culpabilité demeurèrent inchangées. « Pourquoi était-ce honteux de se masturber et pourquoi cette culpabilité était-elle présente ? » se demandait Petit Dragon.

Sa honte de parler de « la chose » aux membres de sa Fraternité disparaissait un peu plus à chaque fois qu’il la nommait, surtout que ses propos étaient toujours très bien accueillis. Son épouse, Petite Dragonne, était, elle aussi, très ouverte à la nouvelle décision de Petit Dragon; mais ce dernier constatait qu’il ne lui en parlait pas assez souvent, car il n’arrivait pas à se libérer de la culpabilité. C’est que Petit Dragon croyait que son sperme appartenait à Petite Dragonne, comme s’il lui volait ce précieux liquide de jouissance.

Au fils du temps, Petit Dragon en vint à faire appel, lors de certaines nuits, au visionnement de films érotiques. Petit Dragon découvrit le plaisir quasi instantané de fantasmer sur la sensation très forte et très rapide, presque sur commande, de la jouissance rapide. Ce comportement engourdissait une partie de la vie douloureuse qu’il subissait, et le transportait, pour un instant du moins, dans l’espace où il n’y avait plus de temps, plus de douleur, juste lui et le bas de son ventre, dans un jaillissement de plaisir.

Mais la voix intérieure d’un super gros et mauvais Dragon, une voix jamais entendue jusqu’ici, venait lui dire : « Tu es très laid en te comportant de la sorte, si bien que tu n’as plus le droit d’être aimé par Petite Dragonne ». Petit Dragon croyait cette grosse voix, et il en était très malheureux. Il trouva le courage de vérifier auprès de Petite Dragonne; celle-ci affirmât l’aimer tout autant qu’auparavant, et que ses actions de libération sexuelle ne la dérangeaient absolument pas.

En écrivant cette partie de son histoire personnelle, Petit Dragon prend conscience que ce n’est pas lui qui est laid, mais plutôt le geste qu’il pose. Le geste est peut-être laid, mais pas Petit Dragon.

« Grosse mauvaise voix de Dragon, ferme ta gueule! « Va chier ! » Je ne te permets plus que tu me chuchotes de telles faussetés. Et puis je vais en parler plus souvent à Petite Dragonne, elle pourra sûrement m’aider. »

« De plus, je confie ma sexualité à mon Dieu, lui seul peut m’aider, moi qui suis son enfant qu’il aime tant! Mon Dieu, donne-moi la Sérénité! En toi je mets tout mon espoir, viens à mon secours! »

Je t’aime cher Petit Dragon, tel que tu es ! X X

Fin de mon conte de fée.


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Règles suggérées pour l’écriture des lettres et du conte de fée. Ces règles sont reproduites ici pour une meilleure compréhension par le lecteur. 

Lettres entre l’adulte et son enfant intérieur  

Avant d’écrire ces lettres, nous aurons d’abord été invités à vivre une méditation (imagerie mentale) nous guidant vers l’âge de bambin, puis un peu plus tard, suivra une méditation vers l’âge scolaire (école primaire ou secondaire). Chacune des méditations aura été suivie d’un atelier de mise en situation où un des participants, chacun son tour, s’assoit sur une chaise, ferme les yeux fermés et devient l’enfant qu’il a rencontré lors de la méditation. Les autres personnes de son petit groupe jouent alors le rôle soit d’un bon parent ou de tout autre personnage que « l’enfant sur la chaise » aurait besoin de rencontrer. Le dialogue s’engage alors entre « l’enfant » et chacune des autres personnes qui elle, est dans un jeu de rôle. À noter que l’enfant assis sur la chaise ne joue absolument aucun rôle, il est dans sa réalité du passé. 

En résumé, ces activités se font dans cet ordre-ci : méditation du bambin, atelier de mise en situation, écriture de la lettre de/vers le bambin. Ensuite, méditation à l’âge scolaire, atelier de mise en situation, écriture de la lettre de/vers l’écolier. 

Dans ces lettres, l’adulte écrit de sa main dominante; la composition provient donc de la tête (l’hémisphère dominant du cerveau). La réponse du bambin ou de l’enfant d’âge scolaire (parfois de l’adolescent) est écrite de la main non dominante, elle émane donc du « cœur » (l’hémisphère non dominant du cerveau). 

Le conte de fée 

Il est totalement aléatoire. Il nous est demandé de raconter l’histoire d’un quelconque personnage en utilisant la troisième personne du singulier. Toutefois l’histoire doit être inspirée de notre histoire personnelle. Il est suggéré que le conte débute par « Il était une fois » : l’histoire se passe dans l’enfance où différentes blessures se sont installées. Puis le conte se poursuit par « Une fois devenu grand » : l’histoire raconte les réactions de cet enfant blessé vivant maintenant dans son corps devenu adulte. Le conte se termine par « Et puis » : ce personnage adulte, toujours décrit à la troisième personne du singulier, fait le constat que sa douleur et ses comportements malsains causés par la dysfonction familiale subie dans l’enfance l’amènent à demander de l’aide. 

Les présents textes n’ont été corrigés que légèrement afin de conserver l’originalité et la spontanéité ressenties par l’auteur au moment de la rédaction, surtout lorsque la dictée provient du cœur. Les noms et prénoms utilisés ici sont fictifs; toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existés serait purement fortuite. 

Note pour le lecteur : Tous les textes proposés ici ont été écrits pendant des intensifs de Retrouver l’Enfant en Soi (RES). 

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Générique (points de repère pour l’usage de l’auteur)

Lettres et conte de fée : RES # 2, le 13 février 2004

(Majoric D\RES 2 Lettres et conte de fée 13 février 2004 corrigés.docx) 

(Rendu anonyme en changeant les prénoms et recorrigé légèrement le 6 mai 2024)

Révision : 28 décembre 2024

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