
Majoric
Lettres à l’Enfant Intérieur et Contes de Fée # 15
CF-RES–15, le 15 août 2009, Titre : Maître Écureuil livre ses croyances religieuses à propos du paradis, du purgatoire et de l’enfer.
Début des lettres
1- Lettre de l’adulte Majoric au petit Majoric à l’âge de bambin
Bonjour beau Petit Majoric âgé de trois ans que je vois sur la galerie de notre ancienne maison située sur notre ferme familiale! Je t’aime! Tu es très beau! Tu es très bien habillé, car maman te confectionne de beaux vêtements! Tu as un air très intelligent! Quelle joie de te retrouver dans ce nouveau souvenir que je n’avais jamais revu. Je suis ton Toi d’adulte. Je suis tellement content et choyé d’être habité par Toi, cher Petit Majoric de trois ans. Je te remercie de cette immense force de créativité que tu me donnes, cette belle capacité d’émerveillement que j’ai grâce à toi, ce bassin d’amour que tu alimentes en moi, et ce pouvoir que tu me procures de voir et de rendre toutes choses simples.
Je t’aime mon beau et précieux bambin de trois ans, avec ton air intelligent. Tu es merveilleux cher Petit Majoric! Je me trouve privilégié que tu sois toi-même lorsque nous nous parlons! X X
Réponse du petit Majoric bambin à la lettre de l’adulte Majoric
Merci cher papa Majoric! Je remarque toutefois que tu sais aussi être à la fois une très bonne maman et un très bon papa pour moi. J’aime quand tu me demandes « Comment vas-tu? » Wow, wow! Comme j’apprécie la façon que tu as de m’aimer!
Lorsque tu es là pour moi, il semble que je n’ai alors plus besoin de rien, car tu combles tous mes besoins. Présentement je suis dans l’Être, alors j’ai l’impression que le temps s’est arrêté, comme si j’étais dans l’éternité.
Adulte (main dominante): Merci cher Petit Majoric de me faire goûter un peu à un coin de l’éternité: quel beau cadeau tu me fais! Juste de l’Amour! X X.
2- Lettre de l’adulte Majoric au petit Majoric d’âge scolaire adolescent, au secondaire.
Bonjour Petit Majoric âgé de douze ans, en septième année — dernière année de l’école primaire. Je t’aime! Lors de la méditation de ce matin, j’ai vu à quel point tu étais effrayé à chaque matin à l’idée que ça puisse mal aller à l’école pendant cette journée. Comment te sens-tu?
Enfant scolaire (main non dominante): Bonjour papa Majoric, j’ai tellement peur de ce qui pourrait m’arriver de souffrances pendant cette journée à l’école; alors pour me protéger de mon enseignante dont j’ai affreusement peur, je choisis d’assister à la messe du matin à tous les jours pour que Dieu me protège. Elle est sévère et très exigeante avec les élèves. Je me demande pourquoi elle ne m’a jamais expliqué comment ça fonctionne dans sa classe? Ignore-t-elle que je viens d’une école de campagne où des étudiants de six niveaux de classe primaire partageaient un même local avec une seule enseignante? C’est normal que je n’aie pas encore compris comment fonctionne une classe de la ville comportant vingt-cinq élèves de septième année.
Adulte (main dominante): Merci Petit Majoric d’être présent en moi! Tu sais que je suis là pour toi, et que toi tu n’as pas à être là pour moi. Tu as bien raison d’avoir peur, tel que tu me l’exprimes si bien, car tu venais d’une l’école de campagne avec des cours vraiment allégés. Je crois qu’à cette école de campagne, tu n’as jamais vraiment eu d’enseignante qui était là pour toi, car elle ne pouvait prendre soin de tous ses élèves en même temps. Tes enseignantes d’alors étaient plutôt des personnes qui aimaient beaucoup les enfants et qui donnaient à chacun de ses élèves ce dont elle disposait, qui plus est, avec le temps dont elle disposait. Mais à cette grande école de la ville, tout au long de ta septième année du primaire, ton enseignante, Cécile D., était une femme très froide, célibataire — donc sans enfant —, mais très désireuse et fière de la réussite de tous ses élèves; dommage qu’elle eut été incapable de l’exprimer à ses élèves. Alors tu as bien raison, cher Petit Majoric d’avoir eu si peur de souffrir à tous les matins de jour de classe avec ce professeur. Qui plus est, tenons compte du Dieu très exigeant de ta maman qui était le point central de ta spiritualité. Cher Petit Bernard, tu es vraiment extraordinaire d’avoir remarqué, à douze ans, que les matins où tu n’assistais pas à la messe, la journée scolaire tournait souvent au désastre pour toi. Cher Petit Majoric, comment te sens-tu présentement?
Enfant scolaire (main non dominante): Je suis très rassuré par tes propos et je t’aime! Tu es un super papa! Je me sens vraiment aimé, tel que je suis. X
Adulte (main dominante): Je t’aime cher Petit Majoric, mon moi de douze ans qui m’aides à reconnaitre toutes les émotions que je vis dans ma vie d’adulte! X
CONTE DE FÉE RES # 15, le 15 août 2009, par Majoric D.
Résumé du conte de fée # 15 : Maître Écureuil présente un conte de fée à travers celle d’un animal quelconque, soit un être humain. Il débute donc son récit par l’affirmation d’une croyance sûrement pas très acceptable pour son Église : Dieu désirerait que chacun des humains devienne son égale. Si l’humain s’aventurait à changer ses croyances, par quoi les remplacerait-il? Des cours en théologie le libèreraient-ils de « l’enfer » à venir? La méthode proposée par les fraternités anonymes serait-elle l’une des voies à emprunter? Que dire des batailles intérieures entre la croyance du Dieu de l’enfance de cet humain et sa croyance d’aujourd’hui, entre celui de la théologie des grandes l’universités et le Grand-Esprit des Amérindiens? Jusqu’où s’aventurer pour croire en un Dieu de conception totalement personnelle? La finale de ce conte de fée est vraiment innovatrice et jonchée d’espoir.
Début du conte de fée :
L’autre jour j’ai rencontré Maître Écureuil qui, rendu à un âge certain, me dit : « Il y a certains écureuils qui affirment que le désir le plus ardent de Grand Écureuil suprême à l’égard de tous ses enfants écureuils, serait que chacun en vienne à se connaitre assez pour que, idéalement, il devienne l’égal de Grand Écureuil suprême, et même qu’il puisse le dépasser. Cette situation ne diminuerait en rien celle de Grand Écureuil suprême, au contraire cela lui en redonnerait, car chaque écureuil est son enfant. » Puis Maître Écureuil de poursuivre : « Toutefois cela semble extrêmement difficile pour la plupart des écureuils d’accepter un tel souhait de la part de leur créateur, Grand Écureuil suprême ». Pour que je comprenne davantage cette révélation, Maître Écureuil se mit à me raconter des parties de sa vie, mais à travers le personnage principal de l’histoire, c’est-à-dire un humain. Alors voici :
Il était une fois, il y a soixante et un ans de cela, un petit d’homme qui venait de voir le jour. Ses parents l’appelèrent Grand-Marjo. Il était assurément beau et très aimé de son papa et de sa maman, ainsi que de sa grande sœur âgée alors de dix-huit mois. Au fil des années, quatre frères et une autre sœur s’ajoutèrent à la famille. Grand-Marjo était de tempérament plutôt docile, travailleur à outrance et très religieux. Son père, devant l’obligation d’aller travailler à la ville, très tôt le matin jusqu’à très tard le soir, lui remit la charge de la ferme familiale. Cette ferme comptait huit vaches, sept veaux, une jument, quinze poules, trois coqs, deux cailles, deux lapins, un cochon, deux chats et un chien. En tant que responsable de la ferme, Grand-Marjo devait faire le train soir et matin. Il devait aussi voir aux travaux de la ferme qui s’échelonnaient tout au long de l’année : le hersage et les semences du printemps, faucher le foin, puis le mettre en ondin et l’engranger, le désherbage et le binage des pommes de terre — c’est la jument de la ferme qui tenait lieu de tracteur. Puis venait le moissonnage des grains et la mise des gerbes en quintaux — l’action de mettre debout les gerbes de grains pour en assurer le séchage et le murissement. La saison se terminait finalement avec les labours automnaux, tout juste avant les grands gels de l’hiver. Grand-Marjo était graduellement devenu responsable de tous ces travaux dès l’âge de sept ou huit ans, tâches qu’il accomplira avec brio jusqu’à l’âge de dix-sept ans.
La maman de Grand-Marjo était très religieuse, davantage même que son papa. Elle inculquait à sa famille de sept enfants ses croyances en un Dieu très exigeant, vivant très haut dans le ciel, et qui n’était jamais vraiment satisfait des humains. Cette maman affirmait que ce Dieu notait dans un grand livre toutes les actions de Grand-Marjo : les bonnes actions étaient inscrites sur la page de gauche, et les mauvaises actions sur la page de droite. Puis Dieu tournait la page du cahier, car la page des mauvaises actions était déjà remplie, alors que celle des bonnes actions était à peine débutée. De plus, accéder au paradis à la fin de sa vie d’humain était une question de mérites : le Dieu de sa maman pèserait sur une « vraie balance » les mauvaises actions versus les bonnes actions; vous devinez la suite. Les possibles jugements de Dieu après la mort se résumaient à soit aller au paradis pour éternité, au purgatoire pour un certain temps ou en enfer pour éternité. Heureusement que la croyance de maman en ce Dieu offrait la possibilité d’être envoyé au purgatoire! On disait que le purgatoire était un lieu de souffrances atroces, semblables à celles de l’enfer, mais offrant toutefois la possibilité de ne pas y demeurer éternellement. C’était donc le Dieu de la croyance de maman qui enverrait Grand-Marjo en enfer lorsque, à la fin de sa vie terrestre, ce Dieu aurait jugé que Grand-Marjo n’aurait pas suffisamment rencontré certains critères divins pendant son pèlerinage terrestre. Jusqu’à ce jour, Grand-Marjo avait vécu sa vie entière dans la crainte de finir en enfer — on y allait à cause d’un ou des péchés mortels, mais un seul suffisait pour y être condamné. Selon la croyance de ce temps-là, un péché mortel pouvait être de « coucher avec une fille » avant le mariage, voler différentes choses aux autres, allant jusqu’à commettre un meurtre; pouvaient aussi s’ajouter le suicide, cacher volontairement un péché lors d’une confession religieuse auprès d’un prêtre dont le rôle consistait, au nom de Dieu, à accorder ou refuser l’absolution de ces dits péchés. Il fallait donc comprendre qu’un péché pouvait parfois être si honteux, qu’il devenait impossible au pénitent de l’avouer à ce représentant de Dieu sur terre; les portes de l’enfer se voyaient donc grandes ouvertes pour lui. C’est là un résumé de ce qu’était la conception du Dieu de maman, mais aussi celle de papa; conception imposée, il allait de soi, à tous les enfants de cette famille. Grand-Marjo se voyait dans l’obligation d’aimer et d’adorer ce Dieu, car il était interdit aux croyants du temps de remettre en question leurs croyances en ce Dieu.
Grand-Marjo, deuxième enfant de la famille, aimait vraiment ses frères et sœurs; il n’était alors absolument pas question que l’un d’entre eux aille en enfer pour l’éternité, là où il y avait une horloge électronique qui hurlait constamment « Toujours, jamais », c’est-à-dire « ici pour toujours, et ne jamais en sortir ». Donc tous les membres de la famille de Grand-Marjo se devaient d’aller au paradis lorsque « l’heure du dernier jour terrestre » viendrait, ou dans un moindre cas, d’emprunter la direction du purgatoire. Il est maintenant plus facile de comprendre à quel point Grand-Marjo harcelait ses frères et sœurs afin qu’ils croient tous en ce que lui croyait, et que chacun agisse à sa manière à lui. Tous se devaient d’être parfaits comme lui, Grand-Marjo, à l’image de papa et maman.
Pour Grand-Marjo, cela ne s’arrêtait pas là pour autant. Alors dans son désir d’éviter l’enfer et le purgatoire à davantage d’humains, il s’inscrivit à des cours de théologie à l’Université des humains. À sa grande surprise, chacune des cinq premières rencontres de ce cours l’amena dans un profond désarroi psychologique. C’est que la théologie l’amenait à extirper du plus profond de lui ses croyances en ce Dieu « pas d’allure » de son enfance; cette situation laissait en lui un immense vide spirituel. Toutefois les cinq rencontres suivantes le sortaient lentement de son désarroi, car elles remplaçaient ses vieilles croyances par des nouvelles croyances, soient celles d’un Dieu beaucoup plus humain, plus permissif, plus accueillant et surtout beaucoup plus amoureux de chacun de ses enfants humains. Grand-Marjo prit alors conscience que ces rencontres de niveau universitaire le libéraient de sa peur de la mort — on dit que lorsque les humains ont peur de la mort, ce n’est pas de la mort qu’ils ont peur, mais de Dieu, c’est-à-dire celui qu’ils vont rencontrer après la mort.
Il ne faut pas passer sous silence que pendant les années précédant le début de ces cours en théologie, Grand-Marjo avait beaucoup harcelé son épouse et ses deux enfants sur le plan religieux : réaction normale de Grand-Marjo, il craignait tellement l’enfer. Son épouse avait même vociféré à plusieurs reprises des menaces de séparation du fait de ses croyances en la religion de ses parents et de son harcèlement religieux. Ironiquement, la parenté immédiate de Grand-Marjo n’aurait pu davantage aller en enfer, étant donné les harcèlements de Grand-Marjo envers sa conjointe et ses deux enfants; il leur faisait déjà vivre l’enfer ici-bas. Heureusement qu’avec sa nouvelle conception de Dieu acquise via les cours de théologie, Grand-Marjo relâcha de beaucoup « les rennes » du contrôle. Ainsi, il permit à sa fille de douze ans et à son fils de dix ans de cesser d’aller à la messe dominicale si tel était leur désir; ils en furent ravis et n’y retournèrent plus.
Même s’il y avait eu nette amélioration sur le plan religieux, les abus physiques et le harcèlement psychologique de Grand-Marjo envers ses enfants n’avaient pas diminué pour autant. Ses comportements allaient parfois jusqu’à frapper sa fille Isabelle et son fils Louis afin d’avoir main mise sur la maisonnée — modèle de toute évidence appris dans son enfance —, au grand désespoir de son épouse qui était beaucoup plus équilibrée à ce sujet.
Et puis, le cœur de Grand-Marjo gémissait de douleur après chacune des interventions où il infligeait de tels sévices à ses deux enfants, pourtant il affirmait les aimer. Au tout début, Grand-Marjo chercha refuge dans la fraternité des Alcooliques Anonymes (AA), mais, du fait de ne pas consommer d’alcool, il s’y sentait imposteur. Il était toutefois incapable de révéler la raison de sa venue parmi eux, trop honteux de dévoiler les abus qu’il infligeait à ses deux enfants. Il enviait l’humilité qu’avait les membres AA de pouvoir admettre leur « faiblesse » devant l’alcool. C’est ainsi que se percevait Grand-Marjo : un être capable des plus grandes « faiblesses » envers ses enfants. Trois mois plus tard, soit le huit février 1991, Grand-Marjo, âgé alors de quarante-quatre ans, découvrit la Fraternité anonyme des « Enfants Adultes issus de familles Dysfonctionnelles ou Alcooliques (EADA) ». Ces membres avouaient entre eux que le problème de consommations de diverses substances n’était pas le point central de leur présente démarche, mais plutôt qu’ils observaient chez-eux des comportements de personnes adultes ayant, selon certains environnements similaires à ceux de leur enfance, des réactions d’enfants psychologiquement et spirituellement blessés. Dès sa première réunion, Grand-Marjo admit, tout en larmes, qu’il s’identifiait à eux du fait qu’il n’en pouvait plus de faire souffrir ainsi ses deux enfants, et ce, bien malgré lui.
Grand-Marjo découvrira plus tard, à la suite de batailles intérieures très souffrantes et d’immenses tiraillements entre les croyances du Dieu de son enfance, du Dieu proposé par la théologie et du Grand-Esprit des Amérindiens, qu’il avait le droit de croire en un Dieu de conception tout à fait personnelle. De tels combats intérieurs s’échelonnèrent sur plus de sept années. Finalement une nouvelle croyance spirituelle, de conception très personnelle celle-là, émergea graduellement du cœur de Grand-Marjo. Il s’agissait d’un Dieu qui accueillait en tout temps de son Amour inconditionnel chacun de ses enfants, un Dieu qui ne condamnait jamais, qui ne punissait jamais, un Dieu incapable de porter un jugement sur Grand-Marjo et les membres de sa fratrie immédiate. Et pourquoi pas, il s’agissait d’un Dieu qui reniait l’existence du purgatoire, un Dieu qui refusait d’envoyer quiconque en enfer, sinon d’y aller lui-même à la place de n’importe lequel de ses enfants. C’était un Dieu qui affirmait que Grand-Marjo n’avait aucunement besoin de « travailler » pour mériter le ciel, car, dès sa naissance, il y avait droit.
Grand-Marjo affirmait maintenant que, dès sa naissance et même avant, il avait toujours porté dans son cœur cette croyance des plus positives. Toutefois, beaucoup d’interférences de la part de ses parents et de ses enseignants religieux du temps avaient entaché graduellement cette croyance originelle. Ce sont justement ces interférences très abusives qui avaient marqué les débuts de l’histoire de Grand-Marjo blessé dès son enfance.
Puis un jour, Isabelle, la fille de Grand-Marjo, lui fit un très beau cadeau en lui annonçant qu’elle voulait se marier avec Luc. Ce conjoint était déjà père d’une fillette d’un an et demi. Au fil des années, trois autres enfants s’ajoutèrent à la famille d’Isabelle et Luc. Grand-Marjo découvrit alors l’immense joie d’être grand-papa quatre fois.
De plus, la Fraternité des Enfants Adultes de familles Dysfonctionnelles ou Alcooliques (EADA) avait amené Grand-Marjo à prendre conscience qu’il était habité en son centre par un merveilleux petit enfant intérieur, mais très blessé par son enfance. Cette Fraternité participa énormément au rétablissement des blessures psychologiques et spirituelles du passé de Grand-Marjo.
Un peu plus tard, s’ajouta dans la vie de Grand-Marjo l’intensif de fin de semaine « Retrouver l’Enfant en Soi (RES) » qui continua de faire grandir en son sein l’amour de lui-même. De plus, les innombrables intensifs de fin de semaine traitant de la « Spiritualité, l’Amour et la Sexualité (SAS) » avaient beaucoup contribué à rapprocher Grand-Marjo de son épouse Lilou. Bon nombre de lectures psychologiques et spirituelles l’aidaient à délaisser de plus en plus le Dieu de la religion de son enfance, et à s’éloigner occasionnellement de celui proposé par ses études théologiques. Tout ce travail personnel faisait davantage de place à un Dieu tel que Grand-Marjo le concevait, un Dieu où l’humain est créé par l’amour de Dieu, et à l’image de ce Dieu qui ne peut être autre chose que de l’Amour. Maintenant Grand-Marjo pouvait affirmer en toute liberté : « Lorsque je parle du Dieu qui m’habite, du coup je parle de moi-même, puisque, de tous les temps, l’humain a toujours projeté sur Dieu sa propre vision de lui-même. »
Au printemps 2008, lors d’un partage de sa vie personnelle livré dans un milieu carcéral — drôle de place me direz-vous pour parler de son Dieu —, Grand-Marjo s’arrêta quelques secondes pendant son partage afin de réfléchir sur ce que Dieu attendait de lui suite à toutes ses recherches et sa démarche en vue de sa guérison intérieure. Grand-Marjo fut alors très étonné de s’entendre énoncer avec conviction l’affirmation du début de ce conte : « Certains humains en viennent à affirmer que le désir le plus ardent de Dieu à l’égard de tous ses enfants humains est que chacun d’eux en viennent à se connaitre assez pour que, idéalement, il devienne l’égal de Dieu, et même qu’il arrive à le dépasser. Cette situation ne diminuerait en rien celle de Dieu, au contraire, cela lui en redonnerait, car chaque humain est son enfant. » Puis Grand-Marjo entendit une petite voix intérieure dans son cœur ui poursuivait : « Toutefois, cela semble extrêmement difficile pour la plupart des êtres humains d’accepter un tel souhait de la part de leur Dieu créateur ». C’était assurément une révélation hors du commun. À la suite de beaucoup de réflexion, il s’en suivit que Grand-Marjo eut cette autre révélation: « Moi qui suis grand-père à quatre reprises et demie — la demie étant une jolie petite fille en train de se faire confectionner par l’amour, dans le ventre de sa maman Julianne —, est-ce que je refuserais que mes deux enfants et mes petits-enfants me soient égaux et même me dépassent un jour à tous les niveaux de ma vie personnelle? Bien sûr que non! Bien au contraire, je souhaiterais les aider suffisamment par mon amour pour qu’ils y arrivent jour. De toute façon, je suis déjà tellement fier de les voir aller au fil de leur vie d’enfants — pour certains maintenant devenus adultes — et de leur vie de petits-enfants. Je ne voudrais aucunement qu’ils interrompent leur développement du fait qu’ils seraient parvenus à mon égale; au contraire, il serait même très important qu’ils aillent au-delà de ce que j’aurais moi-même pu accomplir. Ce serait-là la source de ma plus grande joie, car cela n’affecterait en rien ma valeur personnelle, mais bien au contraire, cela en ajouterait. Qui plus est, j’aurais l’impression de faire UN avec chacun d’eux; ainsi nous poursuivrions notre entraide mutuelle vers la croissance à tous les niveaux; ce que je ne détiendrais pas, l’autre le détiendrait, et ce que l’autre ne possèderait pas, moi je le possèderais. » Il semblerait que Grand-Marjo prenait de plus en plus conscience que la croissance spirituelle de l’autre, loin de lui faire personnellement ombrage, le mettait davantage en lumière. Qui plus est, Grand-Marjo semblait de plus en plus serein, allant parfois jusqu’à être merveilleusement bien dans sa félicité. Il n’enviait rien à ses deux enfants et ses petits-enfants, ni à personne d’autre d’ailleurs. Grand-Marjo prenait conscience que le grand père qu’il était devenu, était en fait beaucoup plus que la personne qu’il croyait être. C’est que chacune des personnes qu’il chérissait, faisait en sorte que Grand-Marjo se sente de plus en plus « grand » dans son cœur.
« Wow, wow! Serait-ce ce genre d’amour que Dieu porte à mon égard, se demandait Grand-Marjo? Si c’est le cas, je ne veux plus croire en aucun autre Dieu que celui de ma conception personnelle, celui qui se révèle au plus profond de moi. Je suis d’accord que mon Dieu m’aide à être de plus en plus UN avec lui, après tout, n’est-ce pas cette mission que le Dieu créateur a donnée à chacun de ses enfants! »
Maître Écureuil (main dominante): C’est ici que se termine mon histoire, de dire Maître Écureuil.
J’espère que j’ai réussi, cher Narrateur neutre, à te faire gouter à la troublante mais très touchante histoire qu’est la mienne, à travers l’un des fils d’humains appelé Grand-Marjo! Ce sont là les évènements qui m’ont conduit à la rencontre de mon nouveau Dieu d’Amour, tel que je le conçois maintenant; et ce n’est pas fini! En guise de conclusion, laisse-moi rajouter, si tu permets, une belle discussion entre mon Petit Écureuil intérieur blessé et moi-même!
Dis-moi, mon cher Petit Écureuil intérieur blessé, comment te sens-tu suite à cette histoire?
Petit Écureuil (main non dominante): Wow, wow cher Maître Écureuil, mon moi devenu adulte! Cette histoire est vraiment la mienne. J’aime ce Dieu pour qui je suis la préoccupation première, et qui m’offre son aide pour que je grandisse, et même qui me travaille de l’intérieur pour m’amener à le dépasser. Je serais donc déjà totalement Dieu? Force est d’admettre que je n’en suis pas encore vraiment conscient; en fait, comme tout autre écureuil, je n’ose pas y croire. Ne lâche pas ma main cher papa Maître Écureuil, car je veux y croire de plus en plus à ce genre de Dieu qui dit habiter déjà mon cœur. Je t’aime papa Maître Écureuil, et je me sens tellement bien lorsque tu prends soin de moi de la sorte! X X
Maître Écureuil (main dominante): Merci mon cher Petit Écureuil intérieur blessé en rétablissement! C’est un honneur pour moi que nous nous accompagnions l’un l’autre au fil de notre vie! Je t’aime gros, gros, gros! Continuons de voyager ensemble sur le chemin de cette merveilleuse Vie terrestre qu’est la nôtre! X X
Fin de mon conte de fée.
Règles suggérées pour l’écriture des lettres et du conte de fée. Ces règles sont reproduites ici pour une meilleure compréhension par le lecteur.
Lettres entre l’adulte et son enfant intérieur
Avant d’écrire ces lettres, nous aurons d’abord été invités à vivre une méditation (imagerie mentale) nous guidant vers l’âge de bambin, puis un peu plus tard, suivra une méditation vers l’âge scolaire (école primaire ou secondaire). Chacune des méditations aura été suivie d’un atelier de mise en situation où un des participants, chacun son tour, s’assoit sur une chaise, ferme les yeux fermés et devient l’enfant qu’il a rencontré lors de la méditation. Les autres personnes de son petit groupe jouent alors le rôle soit d’un bon parent ou de tout autre personnage que « l’enfant sur la chaise » aurait besoin de rencontrer. Le dialogue s’engage alors entre « l’enfant » et chacune des autres personnes qui elle, est dans un jeu de rôle. À noter que l’enfant assis sur la chaise ne joue absolument aucun rôle, il est dans sa réalité du passé.
En résumé, ces activités se font dans cet ordre-ci : méditation du bambin, atelier de mise en situation, écriture de la lettre de/vers le bambin. Ensuite, méditation à l’âge scolaire, atelier de mise en situation, écriture de la lettre de/vers l’écolier.
Dans ces lettres, l’adulte écrit de sa main dominante; la composition provient donc de la tête (l’hémisphère dominant du cerveau). La réponse du bambin ou de l’enfant d’âge scolaire (parfois de l’adolescent) est écrite de la main non dominante, elle émane donc du « cœur » (l’hémisphère non dominant du cerveau).
Le conte de fée
Il est totalement aléatoire. Il nous est demandé de raconter l’histoire d’un quelconque personnage en utilisant la troisième personne du singulier. Toutefois l’histoire doit être inspirée de notre histoire personnelle. Il est suggéré que le conte débute par « Il était une fois » : l’histoire se passe dans l’enfance où différentes blessures se sont installées. Puis le conte se poursuit par « Une fois devenu grand » : l’histoire raconte les réactions de cet enfant blessé vivant maintenant dans son corps devenu adulte. Le conte se termine par « Et puis » : ce personnage adulte, toujours décrit à la troisième personne du singulier, fait le constat que sa douleur et ses comportements malsains causés par la dysfonction familiale subie dans l’enfance l’amènent à demander de l’aide.
Les présents textes n’ont été corrigés que légèrement afin de conserver l’originalité et la spontanéité ressenties par l’auteur au moment de la rédaction, surtout lorsque la dictée provient du cœur. Les noms et prénoms utilisés ici sont fictifs; toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existés serait purement fortuite.
Note pour le lecteur : Tous les textes proposés ici ont été écrits pendant des intensifs de Retrouver l’Enfant en Soi (RES).
Générique (points de repère pour l’usage de l’auteur)
Lettres et conte de fée : RES # 15, le 15 août 2009
(Majoric D\RES 15 Lettres et conte de fée 15 août 2009 Anonymes.docx)
Lettres et conte de fée de Majoric D (corrigés le 22 septembre 2022)
(Rendu anonyme en changeant les prénoms et recorrigé légèrement le 23 octobre 2024)
Révision : 10 septembre 2025