
Mathieu
RES-21, le 12 août 2011
Ouverture # 21 Résumé : L’auteur se questionne à propos de la souffrance qui l’habite. Il nous parle des outils que représentent sa Fraternité en Douze étapes, l’intensif RES et John Bradshaw. Il s’inspire de la chanson de Marie-Carmen — utilisée pendant l’intensif — pour nous livrer sa propre vision de l’ensemble de la condition humaine. L’auteur termine en nous avouant que la source de sa souffrance provient de son intériorité qui hurle : « Je n’en peux plus, je veux venir au monde ».
Début de la présentation:
Note à mon Petit Mathieu intérieur blessé : « Pour ne pas bégayer pendant notre présentation mon cher Petit Mathieu intérieur, respire doucement et parle très lentement, en étirant les syllabes, comme lorsque nous parlons au micro à l’église et que nous avons à tenir compte de l’écho qui s’y déploie. »
Voici une bonne question que doivent se poser les anciens; et du coup, leur réponse devient une lueur d’espoir pour les nouveaux et les moins nouveaux: « Qu’est-ce que l’intensif RES apporte comme changement dans ma vie? » En bon québécois, « Qu’os ça donne » de faire et refaire l’intensif RES?
Alors que je compose cette ouverture, en ce mercredi matin du dix août 2011, c’est la chanteuse Marie-Carmen qui va répondre avec moi à la question. J’ai confiance que Marie-Carmen et le compositeur de ses chansons, de même que la Force supérieure qui m’habite seront une très bonne source d’inspiration. Alors je me lance.
L’être humain est né pour le bonheur, ce désir est inscrit profondément dans son cœur. Toutefois, les cœurs les plus éveillés réalisent, une fois devenus adultes, qu’ils ont « mal à la Vie ». Mais alors à quoi sert cette souffrance? D’où vient- elle? Qui nous l’envoie?
D’abord, ce sont mes souffrances qui ont fait que je me suis joins un jour à une fraternité en Douze étapes. Au tout début, j’ignorais qu’un « mode de vie » existait. C’est seulement ma souffrance, puis l’attrait que les autres membres dégageaient vers moi, et la précision des mots qu’ils utilisaient lorsqu’ils s’exprimaient pour parler d’eux, qui me redonnaient espoir. Y avait-il donc possibilité que la vie soit moins douloureuse?
Effectivement, j’ai pris conscience que plus je participais aux réunions hebdomadaires de cette fraternité, et si je m’y impliquais, il s’en suivait que je m’y identifiais davantage. Alors l’espoir s’installait à nouveau en moi, et moins ma vie était douloureuse, même si mes souffrances étaient encore présentes et que les causes demeuraient inconnues. L’espoir revenait, j’étais alors sauvé.
Maintenant, je comprends petit à petit ce qu’est la spiritualité, et ce que veut dire le terme « Force supérieure ». De plus en plus je prends conscience que le mot Dieu provient de mon enfance. Dieu, c’est le terme qu’utilisaient les adultes qui devaient prendre soin de moi; ce Dieu n’était qu’une projection de leur propre image à eux. Je n’en veux plus de ce Dieu-là. Maintenant, je me donne tout doucement le droit de remplacer le mot Dieu par Force supérieure, telle que je la conçois; une Force à mon image à moi, et qui, comme moi, est toujours en changement, à mesure que je renais à la Vie, à ma Vie!
J’aimerais ici rendre hommage à John Bradshaw, l’auteur du livre « Retrouver l’Enfant en Soi » (RES) que la conscience de groupe a légèrement adapté pour créer le présent intensif RES. John Bradshaw, inspiré de ses propres souffrances d’enfance, y a déposé ses croyances et certains outils de rétablissement. Un peu comme lui, je crois maintenant en l’existence d’un petit enfant blessé vivant en moi. Ce petit enfant est à la fois « moi et mon Dieu ». Je crois que je suis même appelé à devenir ce Dieu, par la grâce de cette Force supérieure. Grâce à l’intensif RES, j’arrive à découvrir de plus en plus ce petit enfant blessé bien caché au plus profond de moi. Et c’est de lui que provient toute ma souffrance; en fait, c’est moi-même qui crée mes propres souffrances et non pas un quelconque Dieu. J’ai fait miennes les blessures les plus profondes qui me furent infligées dans mon enfance. J’en ai été infecté à ce moment-là, et elles continuent encore aujourd’hui de m’affecter dans ma vie d’adulte. J’ai une grande reconnaissance envers l’intensif RES qui m’a amené à me rencontrer intérieurement.
Inspiré de la chanson « C’est en moi », de Marie-Carmen :
1-Grâce à ma Fraternité d’origine et l’intensif RES, je me permets de regarder d’où je viens, et de constater que je ne me souviens plus du nombre de prières que j’ai pu faire pour que ma situation change.
2-J’ai visité l’enfer de mon passé, j’ai pris conscience que je vivais dans un genre de grand désert, « sec comme la mort ». Combien de fois j’ai refait ce voyage dans mon passé, je ne me souviens pas? Je fais toutefois le constat à quel point ce passé fait encore souvent partie de mon présent. « Mais c’est en moi. »
3- Combien de fois ai-je pleuré le découragement et la douleur de ma vie? Il y a tant de fois où j’ai dû nager dans l’océan de mes larmes. Plusieurs fois j’ai eu peur de m’y noyer; mais ces larmes ont toujours fait sortir de moi le trop plein du réservoir de mes émotions. Elles m’ont redonné espoir et ont fait lever mon soleil dans la puissance d’un nouveau matin.
4- En songeant à mes abuseurs du passé, je me disais : « Ils vont me le payer, ils n’en ont pas fini avec moi, je vais les « faire chier », je vais me venger ». Ainsi j’échangeais mes larmes contre une armée de soldats. Mais, finalement, qui a gagné? Je ne me souviens pas. Toutefois, je réalise qu’à ce jeu, il n’y a jamais vraiment de gagnant, et même que j’ai toujours été le grand perdant. Mes réactions nourrissaient mes blessures et endurcissaient mon cœur. Aujourd’hui, je ne veux plus me venger, je dois oublier la vengeance! Mais comment y arriver ?
5- Avec le temps, le vent a fait s’envoler mes souvenirs du passé; mais je sais que je n’étais pas fou, que j’avais seulement mal en dedans, énormément mal en dedans, gros comme la terre.
6- Petit à petit, grâce à une autre Fraternité et à l’intensif RES — à condition que j’y assiste et m’y implique —, il y a des morceaux de moi, de mon vrai MOI, tel que j’étais à ma naissance, que je recolle. Comme un casse-tête en construction qui laisse entrevoir graduellement sa photo, je commence à découvrir mon image et toute la beauté que je suis. Puis je commence à voir Dieu, ma Force supérieure. Assembler un casse-tête dont les morceaux ont été mélangés à plusieurs autres casse-têtes — celui de mon père, de ma mère et de tous les adultes qui devaient supposément prendre soin de moi dans mon enfance —, prend beaucoup de temps et énormément de patience, car je dois distinguer une à une les pièces de mon image de celles qui ne sont pas les miennes. Comble de confusion, au début de ma quête personnelle, je n’ai aucune idée de qui je suis puisque je n’ai aucune image de mon vrai moi.

7- Après un certain temps, beaucoup de temps parfois, je pourrai affirmer haut et fort « j’ai eu mal en dedans ».
Ainsi je constate que ma souffrance émane de moi, du plus profond de moi, de mon petit Mathieu intérieur blessé. Elle ne vient donc pas des autres, et surtout pas de ma Force supérieure, mais seulement de moi-même. Toutefois, ma Force supérieure est toujours prête à m’accompagner au sein de cette souffrance, en fait, dès que je lui permettrai de le faire.
Ma souffrance me faire naître à mon vrai MOI, celui qui était présent dès ma conception, ce moi qui veut venir au monde et qui hurle: « Je n’en peux plus d’étouffer, alors je vais provoquer chez toi des contractions — des souffrances — qui vont t’obliger à te regarder, à te tourner vers ton intérieur. Ainsi tu seras bien obligé de rentrer chez toi; car tu as toujours cherché en dehors de toi pour combler le vide qui est en toi! »
Je nous souhaite à tous un très bon intensif !

GÉNÉRIQUE (points de repère pour l’usage de l’auteur)
(Mathieu P\RES 21 Ouverture 12 août 2011 Anonyme.docx)
Texte d’ouverture par Mathieu P. (corrigé le 13 août 2020)
(Recorrigé légèrement et rendu anonyme en changeant les prénoms le 06 mai 2025)
Révision : 14 octobre 2025
Le présent texte d’ouverture n’a été corrigé que légèrement afin de conserver l’originalité et la spontanéité ressenties par l’auteur.
Note : Le texte d’ouverture sert surtout à accueillir les nouveaux et à donner à tous les participants le rythme à la fin de semaine.