
Majoric
Lettres à l’Enfant Intérieur et Contes de Fée # 3
CF-RES–3, le 28 août 2004, Titre : Pourquoi Petite Fourmi intérieure blessée n’arrive pas à lâcher prise, à faire confiance à la vie et à vivre le moment présent?
Début des lettres
1- Lettre de l’adulte Majoric au petit Majoric à l’âge de bambin
Bonjour petit Majoric, j’essaie de t’aimer du mieux que je peux et d’être présent à toi, mais j’éprouve beaucoup de difficultés à y arriver. Je me juge « vraiment malade » de vivre ainsi. Mais pour le moment, je suis incapable de faire autrement!
Je t’aime beau petit Majoric, même si parfois tu prends beaucoup de place!
Je te donne, mon cher moi à l’âge de bambin, à toi qui es si éveillé et si merveilleux, une belle image autocollante! X X
Réponse du petit Majoric bambin à la lettre de l’adulte Majoric
Bonjour grand Majoric, moi aussi je t’aime, et j’ai besoin de toi. Que tu sois tout simplement là pour moi me suffit pour l’instant! Mais parfois j’ai très mal d’avoir peur, surtout lorsque je crains de souffrir. C’est pour ça que je ne veux pas que tu arrêtes de « toujours travailler », ainsi je ne ressentirai pas de douleur. Mais j’ai vraiment mal à l’intérieur ! Aide-moi à soulager cette douleur. Montre-moi comment lâcher prise, à faire confiance et à vivre le moment présent.
Moi aussi, je te donne une image autocollante; je l’ai choisie pour toi.
Je t’aime mon grand moi-même, et je suis fier de voir ce que je vais devenir à travers toi! X X
2- Lettre de l’adulte Majoric au petit Majoric d’âge scolaire
Bonjour petit Majoric de septième année primaire! Dans la méditation que je viens de vivre ce matin, j’ai vu la souffrance que tu as vécue à l’école tout le long de cette année du primaire. Ce professeur, Mme Cécile D., exigeait beaucoup trop de toi. Dans la cour de récréation, les élèves ont occasionnellement abusé de toi; j’y ai vu aussi un Frère religieux, préfet de discipline, qui t’a frappé au visage avec une force très abusive. Si tu permets, je te raconte ce que j’ai vu ce matin en lien avec cet évènement : « Le préfet de discipline a hurlé — pourtant un religieux —, lors de la mise en rang des quatre-cents élèves dans la cour de l’école, « Toi là-bas, viens ici, viens rejoindre les cinq autres élèves que j’ai vu parler dans les rangs ». Et là, je l’ai vu te donner une de ces gifles; je croyais que ta tête allait s’envoler ou que la peau de ton visage resterait collée à sa main ». Mon beau petit Majoric d’âge scolaire, on n’avait pas le droit de te faire ça, la conséquence d’avoir parlé un peu dans le rang était vraiment trop sévère. Si c’était à reprendre aujourd’hui, moi, l’adulte que tu es devenu, j’irais voir, en ta compagnie, ce préfet de discipline alors que tous les élèves seraient encore en rang, et je lui dirais de ne plus jamais te faire cela, car cette gifle te marquera pour la vie. Ensuite, toujours accompagné par toi, j’irais déposer une plainte auprès du directeur de l’école alors qu’une partie de ton visage serait encore tout rouge tellement il l’a rudoyée. J’exigerais des amendes sur le champ de la part de ce préfet de discipline abuseur. Vu qu’il est maintenant sûrement décédé, et qu’il est dans la lumière divine, il te fait des amendes petit Majoric; il regrette ce geste malheureux qui t’a très blessé à plusieurs niveaux.
Cher petit Majoric en rétablissement, je t’aime et je te donne une grosse étoile autocollante, celle que tu n’as jamais pu avoir à l’école primaire! X X X
Réponse du petit Majoric d’âge scolaire à la lettre de l’adulte Majoric
Bonjour papa Majoric, ça me fait beaucoup de bien que tu prennes ma défense ainsi, cela m’enlève un peu de honte; je n’ai jamais raconté cet évènement avant mon arrivée à la Fraternité des EADA, et je viens de la raconter pour une seconde fois ici, à l’intensif RES. J’ai encore très mal dans mon cœur de cette brutalité de la part d’un religieux, et ce fut très humiliant pour moi. J’accepte volontiers les amendes honorables de ce préfet de discipline.
Merci d’être là pour moi grand Majoric! Je t’aime, je m’aime et je me donne un autocollant!
Merci de participer à cet intensif, je m’ennuyais beaucoup de toi ! X X
CONTE DE FÉE RES # 3, le 28 août 2004, par Majoric D.
Résumé du conte de fée # 3 : Voici l’histoire d’une fourmi très intelligente qui, par suite de l’absence de son papa fourmi, dut devenir responsable de la ferme familiale en très bas âge. Les manques d’argent et de reconnaissance eurent de terribles conséquences sur la vie d’adulte de cette fourmi, dont principalement sa vie conjugale et sa vie familiale. En identifiant ses blessures d’enfance et ses désirs profonds, le nouveau papa devenu adulte de Petite Fourmi espère une certaine guérison chez sa Petite Fourmi intérieure blessée.
Note au lecteur : Avant de lire le présent conte de fée, il faudrait relire la réponse du petit Majoric bambin ci-haut.
Il était une fois une famille de fourmis composée d’un papa, d’une maman et de sept petites fourmis. Cette famille vivait sur une ferme et le papa se faisait aider par le deuxième enfant fourmi de la famille nommé Petite Fourmi, un petit mâle bien docile, intelligent et à l’esprit très vif lorsqu’il s’agissait de comprendre ce qu’il fallait faire pour se faire aimer. Son créateur l’avait doté de ces talents-là pour une mission unique et spécifique à accomplir sur terre; toutefois, aucun indice apparent de cette mission ne lui avait été dévoilé. De toute façon il semblait que chaque fourmi vivant sur terre avait à découvrir sa propre mission.
Toujours est-il que le papa fourmi se trouva un travail en ville : responsable d’une grosse équipe d’employés, sous les ordres d’un président de compagnie qui savait exploiter, voire abuser, des talents du papa. Ce papa fourmi ignorait qu’il était habité par une petite fourmi intérieure très blessée qui l’amenait à travailler depuis six heures le matin jusqu’à dix-huit heures le soir.
À huit ou neuf ans, Petite Fourmi avait déjà compris que c’était elle maintenant la responsable de la ferme. Et papa fourmi était de plus en plus absent; il rentrait tard le soir, épuisé et souvent impatient. Le samedi après-midi, il aurait pu être à la maison, mais il choisissait d’aller se reposer avec maman fourmi à leur chalet situé loin en forêt. Toutefois, le dimanche il s’organisait pour être présent à sa famille.
Maman fourmi était une femme de maison, mais elle criait des ordres toute la journée pour essayer de garder au travail les deux petits mâles fourmi qui essayaient de temps en temps de prendre du temps pour jouer.
Parfois Petite Fourmi voulait se faire acheter des choses et des outils nécessaires au bon fonctionnement de la ferme, mais le papa rechignait à l’idée de payer; Petite Fourmi insistait, alors papa ouvrait son porte-monnaie, le retournait à l’envers et pas un sous ne pouvait s’en échapper, car il était vide. On dirait que ce sont ces événements qui ont marqué et qui continuent de marquer encore aujourd’hui l’insécurité financière de Petite Fourmi devenue adulte.
À l’école primaire, Petite Fourmi ne pouvait compter sur personne pour prendre soin d’elle; surtout que, lors de sa première journée de classe, papa fourmi lui avait dit que si elle dérangeait à l’école ou qu’elle se faisait punir suite à une désobéissance, elle se ferait taper par son papa lors du retour de son travail le soir venu. « Alors pour ce qui se passe à l’école, aussi bien tout garder pour soi » de se dire Petite Fourmi. Cette affirmation se confirma davantage en troisième année primaire, soit vers l’âge de huit ans, lorsque Petite Fourmi, affamée et impatiente, asséna un coup de pieds dans les jambes de son professeur; Petite Fourmi fut mise en punition sur le champ par son professeur. Petite Fourmi fut punie une seconde fois en arrivant à la maison, car sa grande sœur fourmi avait tout bavassé à maman fourmi.
Le temps passait. Petite Fourmi avait treize ans, quatorze ans, quinze ans d’âge, et le papa fourmi était maintenant vraiment absent; toutefois il n’y avait pas plus d’argent dans le porte-monnaie. Petite Fourmi, intelligente et très vive d’esprit, était en manque d’apprendre, mais personne n’était là pour combler ce besoin d’être enseignée et d’être accompagnée. Il y avait de grosses prises de bec entre Petite Fourmi et son papa à propos du manque d’argent dans le foyer familial. La famille ne disposait que d’un coussin financier de $250.00 — en dollars des années 1960 — prélevé par la maman fourmi sur les allocations familiales du temps. Cet argent n’était accessible qu’en cas d’éventuels gros pépins de la vie.
Il ne faut pas passer sous silence la représentation de Dieu que maman fourmi transmettait à ses enfants: « Un Dieu extrêmement rigide et exigeant qui n’était jamais satisfait ».

Une fois devenu grand, Petite Fourmi se maria à une très jolie et gentille fourmi; elle avait les yeux bruns, très scintillants et l’esprit très vif. De ce couple, deux petites fourmis virent le jour.
Papa Petite Fourmi se devait d’exécuter tous travaux à la perfection; ainsi personne ne le prendrait en défaut, car la critique à son égard lui était extrêmement souffrante. Le fait d’être ultra perfectionniste le préservait de se sentir rejetée par les autres. Petite Fourmi — Papa Petite Fourmi — était totalement inconsciente de ses comportements très malsains envers elle et envers les autres.
L’auto discipline devait d’être sa règle numéro un, surtout sur le plan financier : manquer d’argent l’amènerait dans une douleur atroce et dans une angoisse insupportable. Ainsi Petite Fourmi, devenue adulte, était constamment habitée par l’insécurité financière. Sa grande discipline et ses insécurités financières l’amenèrent à engranger un immense coussin monétaire; toutefois ce coussin n’était jamais suffisant pour elle. Toute chose devait passer par le filtre des blessures d’enfance de Petite Fourmi : l’argent, le travail, l’avoir et les connaissances, si bien qu’il n’y avait plus de place pour « Être ».
Tout cela faisant mal, très mal à Papa Petite Fourmi. Cette souffrance se traduisait en diverses actions négatives déversées sur ses deux enfants fourmis et sa belle épouse fourmi. Ce vide d’amour de soi l’amènera à être de plus en plus absent de chez lui afin de se faire aimer par les autres.
Et puis, un jour, après que Papa Petite Fourmi eut frappé ses enfants une fois de plus, une fois de trop, il trouva de l’aide chez la Fraternité des Enfants Adultes de familles Dysfonctionnelles ou Alcooliques (EADA) et en thérapie individuelle. C’est à ce moment-là que Papa Petite Fourmi fit la rencontre de sa Petite Fourmi intérieure très blessée par les abus de son enfance. C’est là qu’il commença à s’accueillir et à se pardonner; alors ses comportements se mirent à changer.
À la suite d’une semaine de retraite — intensif — à propos des quatrième et cinquième étapes EADA, Papa Petite Fourmi ressenti enfin en lui que son nouveau Dieu, tel qu’il le concevait maintenant, l’avait toujours aimé et lui avait toujours pardonné instantanément les soi-disant fautes de parcours. Par l’étude et la mise en pratique des Douze étapes de sa Fraternité EADA, il apprit la signification de « Faire confiance »; cela l’amena à « Lâcher prise », puis à « Vivre le moment présent ».
Après mûres réflexions, Papa Petite Fourmi, âgé alors de cinquante-deux ans, décida de prendre sa retraite d’un travail de vingt-neuf ans en électronique. Il put alors poursuivre une formation de onze mois en menuiserie; c’est là qu’il apprit à construire et à rénover des fourmilières. Cette formation augmenta appréciablement son niveau de confiance en lui. Toutefois son insécurité financière demeurait inchangée.
Hélas! Papa Petite Fourmi continuait d’évaluer sa valeur personnelle d’après les réalisations physiques de son travail. Ha! C’est sûr qu’il travaillait bien. En se basant sur la beauté et la qualité de ses rénovations de fourmilières, on disait de lui qu’il était un artiste. Plus Papa Petite Fourmi était recherché par sa clientèle, plus il se sentait quelqu’un. Toutefois il prenait conscience qu’il n’arrivait pas à « Être » et à vivre davantage le moment présent, car il était toujours en train de « Faire », et ce Faire lui était nécessaire dans l’apport de sa sécurité financière. Papa Petite Fourmi devenait tellement fatigué de Produire, qu’il perdait son intériorité de vue, il perdait le contact avec son épouse fourmi, de même que le contact avec ses deux enfants fourmis et leur conjoint, sans oublier ses quatre petits-enfants fourmis. Son Dieu subissait également le même sort. Un certain printemps, débordé par le travail et vidé d’énergie, Papa Petite Fourmi commença à refuser certains travaux de rénovation, car sa souffrance intérieure était trop intense. Sa Petite Fourmi intérieure blessée était vraiment fâchée de voir l’été qui passait sans pouvoir aller faire du camping dans son véhicule motorisé avec son épouse fourmi.

« Oui! Fâchée contre Papa Petite Fourmi » qu’était sa Petite Fourmi intérieure blessée, et elle le manifestait durement au niveau du ventre de Papa Petite Fourmi. Petite Fourmi intérieure blessée prenait toute la place et « meublait » entièrement le temps de Papa Petite Fourmi; ce dernier avait alors grande difficulté de s’en remettre à Dieu, car il se sentait incapable de lâcher prise et de faire confiance à son Dieu. Papa Petite Fourmi gardait donc un contrôle très rigide sur sa vie, continuant ainsi de répondre à l’appel de son Dragon intérieur, c’est à dire « Faire toujours plus » pour avoir l’impression « d’Être ». Mais ce « Faire » l’empêchait de jouir de son moment présent, d’où l’impossibilité « d’Être ».
« Oui! Fâchée contre Papa Petite Fourmi » qu’était sa Petite Fourmi intérieure blessée, et elle le manifestait durement au niveau du ventre de Papa Petite Fourmi. Petite Fourmi intérieure blessée prenait toute la place et « meublait » entièrement le temps de Papa Petite Fourmi; ce dernier avait alors grande difficulté de s’en remettre à Dieu, car il se sentait incapable de lâcher prise et de faire confiance à son Dieu. Papa Petite Fourmi gardait donc un contrôle très rigide sur sa vie, continuant ainsi de répondre à l’appel de son Dragon intérieur, c’est à dire « Faire toujours plus » pour avoir l’impression « d’Être ». Mais ce « Faire » l’empêchait de jouir de son moment présent, d’où l’impossibilité « d’Être ».
Papa Petite Fourmi a vraiment besoin d’aide. Il espère beaucoup que le présent conte de fée produira « le cadeau » qui l’aidera à guérir un tant soit peu sa maladie du travail à outrance, de parvenir à mieux équilibrer « travail et repos », d’être plus présent à son épouse et à son Dieu. Il espère aussi arriver à prendre davantage le temps de regarder vivre ses enfants et ses petits-enfants. Alors sûrement qu’il arriverait ainsi à plus « Être ». Papa Petite Fourmi est rempli d’espoir face à ce grand désir qui l’habite.
Je m’aime! X X X
Fin de mon conte de fée.
Règles suggérées pour l’écriture des lettres et du conte de fée. Ces règles sont reproduites ici pour une meilleure compréhension par le lecteur.
Lettres entre l’adulte et son enfant intérieur
Avant d’écrire ces lettres, nous aurons d’abord été invités à vivre une méditation (imagerie mentale) nous guidant vers l’âge de bambin, puis un peu plus tard, suivra une méditation vers l’âge scolaire (école primaire ou secondaire). Chacune des méditations aura été suivie d’un atelier de mise en situation où un des participants, chacun son tour, s’assoit sur une chaise, ferme les yeux fermés et devient l’enfant qu’il a rencontré lors de la méditation. Les autres personnes de son petit groupe jouent alors le rôle soit d’un bon parent ou de tout autre personnage que « l’enfant sur la chaise » aurait besoin de rencontrer. Le dialogue s’engage alors entre « l’enfant » et chacune des autres personnes qui elle, est dans un jeu de rôle. À noter que l’enfant assis sur la chaise ne joue absolument aucun rôle, il est dans sa réalité du passé.
En résumé, ces activités se font dans cet ordre-ci : méditation du bambin, atelier de mise en situation, écriture de la lettre de/vers le bambin. Ensuite, méditation à l’âge scolaire, atelier de mise en situation, écriture de la lettre de/vers l’écolier.
Dans ces lettres, l’adulte écrit de sa main dominante; la composition provient donc de la tête (l’hémisphère dominant du cerveau). La réponse du bambin ou de l’enfant d’âge scolaire (parfois de l’adolescent) est écrite de la main non dominante, elle émane donc du « cœur » (l’hémisphère non dominant du cerveau).
Le conte de fée
Il est totalement aléatoire. Il nous est demandé de raconter l’histoire d’un quelconque personnage en utilisant la troisième personne du singulier. Toutefois l’histoire doit être inspirée de notre histoire personnelle. Il est suggéré que le conte débute par « Il était une fois » : l’histoire se passe dans l’enfance où différentes blessures se sont installées. Puis le conte se poursuit par « Une fois devenu grand » : l’histoire raconte les réactions de cet enfant blessé vivant maintenant dans son corps devenu adulte. Le conte se termine par « Et puis » : ce personnage adulte, toujours décrit à la troisième personne du singulier, fait le constat que sa douleur et ses comportements malsains causés par la dysfonction familiale subie dans l’enfance l’amènent à demander de l’aide.
Les présents textes n’ont été corrigés que légèrement afin de conserver l’originalité et la spontanéité ressenties par l’auteur au moment de la rédaction, surtout lorsque la dictée provient du cœur. Les noms et prénoms utilisés ici sont fictifs; toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existés serait purement fortuite.
Note pour le lecteur : Tous les textes proposés ici ont été écrits pendant des intensifs de Retrouver l’Enfant en Soi (RES).
Générique (points de repère pour l’usage de l’auteur)
Lettres et conte de fée : RES # 3, le 28 août 2004
(Majoric D\RES 3 Lettres et conte de fée 28 août 2004 Anonymes.docx)
(corrigés le 27 décembre 2020)
(Rendu anonyme en changeant les prénoms et recorrigé légèrement le 17 mai 2024)
Révision : 28 décembre 2024